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Avis d’expert

La vérification d’identité biométrique : pour quoi faire et comment ça marche ?

En quoi consiste une vérification automatisée de documents et d’identité à distance ? Quels bénéfices pour le client ? Et pour l’entreprise au front et au back-office ? Explications par Jean-Pierre Raysz, directeur recherche et développement chez Everial, qui capitalise plus de 30 ans d’expérience dans l’intelligence artificielle et le traitement de la donnée en temps réel.

POURQUOI LA VÉRIFICATION D’IDENTITÉ ET LE TRAITEMENT DES DOCUMENTS SONT DES PROCESSUS PEU IMPLÉMENTÉS ?

Jean-Pierre Raysz : Le traitement des pièces justificatives, notamment dans les secteurs de la banque et de l’assurance, n’est pas un élément accessoire dans le processus de digitalisation, mais essentiel. Quand on veut dématérialiser un processus, l’objectif visé est de répondre à trois enjeux de performance : celui de la satisfaction d’un client, aujourd’hui toujours plus pressé et exigeant, celui de la contrainte règlementaire, pour répondre à un certain nombre de normes et obligations, et celui de l’efficacité, afin d’allier coût minimum et optimisation du temps pour les équipes.

Le problème, jusqu’à présent, était l’insuffisance de l’offre. Faute de solution satisfaisante, le sujet a été mis de côté par les entreprises, tous secteurs confondus, qui sont donc restées sur une approche traditionnelle de dématérialisation qui achemine les documents soit par courrier soit par scan, les déverse ensuite dans une GED avec un back-office qui reprend les pièces et les traite pour en vérifier la conformité. Tout cela à un rythme souvent incompressible de plusieurs jours.

Aujourd’hui, chez Everial, avec l’usage intensif de l’intelligence artificielle, on sait rendre le document intelligible et transparent à la source pour faire sauter la barrière de sa lecture et avoir directement accès à son contenu en temps réel, là où jusqu’à présent on était limité à son apparence.

QU’APPORTE CETTE TECHNOLOGIE EN TERMES D’EFFICACITÉ, DE RAPIDITÉ MAIS ÉGALEMENT DE CONFORMITÉ RÉGLEMENTAIRE ?

J-P R : Avant, on collectait une image via une photo, une photocopie, un scan… Mais on ne savait rien en tirer de pertinent : la qualité est-elle suffisante ? Est-ce bien le document attendu ? Est-il valide ? Est-ce un vrai ou un faux ? Autant de questions qui restaient en suspens jusqu’à l’achèvement du processus de traitement. Or, il pouvait se passer plusieurs jours avant que le document n’arrive au terme de son parcours.

Aujourd’hui, la différence est qu’on a directement accès au contenu du document et que nous sommes capables de mettre en place des contrôles instantanés dès la prise de vue. On apporte de l’intelligence au traitement. Il y a 10 ans, quand on parlait de temps réel on était content de passer sous les 30 secondes. C’était déjà un progrès, mais on ne lisait que les parties les plus simples comme la bande MRZ d’une carte d’identité. De nos jours, l’enjeu est de lire sur ce même document l’ensemble des informations, y compris celles non systématiquement utiles, comme la taille ou la couleur des yeux par exemple, et cela en moins de deux secondes. C’est possible grâce à des technologies d’IA composées de réseaux de neurones. A titre d’exemple, pour une carte d’identité, cinq réseaux de neurones différents sont mobilisés.

« La reconnaissance faciale était impossible à atteindre il y a encore quelques années en arrière, car il faut des réseaux de neurones très puissants et entrainés. »

Jean-Pierre Raysz
Directeur recherche et développement chez Everial

FACE À LA FRAUDE OU L’USURPATION D’IDENTITÉ, LA RECONNAISSANCE FACIALE EST-ELLE FIABLE À 100 % ?

J-P R : La reconnaissance faciale était impossible à atteindre il y a encore quelques années en arrière, car il faut des réseaux de neurones très puissants et entrainés à pouvoir affirmer qu’il s’agit bien de la même personne que sur un document d’origine souvent de mauvaise qualité car édité il y a plusieurs années.

Nous avons entrainé la technologie sur des millions de visages afin d’obtenir une solution exploitable, facile d’utilisation et aux résultats fiables. Une telle solution est ainsi capable de reconnaitre toutes les personnes, y compris celles qui ont vieilli. Elle fait preuve d’une vraie robustesse. Un résultat rendu possible par l’évolution considérable des réseaux de neurones et des bases d’apprentissage, qui ont été enrichies de plusieurs millions d’images dotées d’une grande représentativité en âges, genres et origines ethniques.

Si un cap a été franchi, la recherche dans ce domaine ne cesse de progresser : chaque année, quelques pourcents sont gagnés. Parfois, au bénéfice d’une rupture technologique, on gagne 30 % d’un coup. C’est ce qu’il s’est passé il y a 3 ou 4 ans quand les recherches autour de ces sujets se sont cristallisées avec à la fois du matériel permettant d’obtenir de très bonnes performances et des bases de connaissances atteignant un niveau suffisant pour passer le seuil de l’utilisabilité de ce genre de technologie.

CONCRÈTEMENT, COMMENT CELA SE PASSE POUR LES ÉQUIPES MÉTIERS ET LEURS CLIENTS ?

J-P R : En toute fluidité et sécurité. Quand un conseiller en banque doit vérifier une identité, l’objectif n’est pas tant de lui faire gagner du temps mais de l’aider à ne pas faire d’erreur ou de ne pas se faire piéger par une personne malveillante. C’est en effet lors du premier contact que le risque est maximal, car c’est souvent le seul moment de vérification et il est rarement suffisamment rigoureux.

La solution est technique en faisant un selfie, à distance ou en agence. Nous fournissons pour cela un SDK à intégrer à l’application mobile de nos clients entreprise. Cela ne chamboule pas leurs systèmes d’information, il vient en complément.

De son côté, leur client présente à la caméra le document. Sa nature est automatiquement reconnue par l’application qui va pouvoir en extraire toute l’information nécessaire. Faire le contrôle en temps réel permet de pousser des messages comme « ce justificatif de domicile n’est plus valable ». On élimine les difficultés de validité et de qualité, on s’affranchit du poids et on procède instantanément aux contrôles. On garantit à 100 % que les pièces transmises sont exploitables.

Face à l’usurpation d’identité, ou quand le niveau de sécurité n’est pas atteint, c’est la vérification biométrique qui entre en jeu. Le client est invité à se prendre en photo de façon intuitive, laissant opérer les capteurs. Cette solution peut s’utiliser tout au long du parcours client, comme par exemple au moment de la réinitialisation d’un mot de passe. C’est donc une technologie qui offre un réel confort tant pour le client que pour les équipes métiers.